De la création de la Congrégation Sainte-Marie de l’Assomption à l’Association Hospitalière Sainte-Marie d’aujourd’hui, nous apportons des réponses à la souffrance des personnes malades.

Un passé riche, animé par le prendre soin

Au début du XIXe siècle, en Ardèche, alors aumônier à la prison de Privas, le Père Joseph Chiron découvre la « pauvreté » du malade mental, enfermé sans espoir de libération et décide de faire de cette cause, l’objet de la Congrégation Sainte-Marie de l’Assomption. La première « maison » voit le jour avant même la loi de 1838 qui légifère sur le sort des aliénés. Le Père Chiron, avec les Sœurs de la Congrégation Sainte-Marie de l’Assomption, s’applique à développer son œuvre qui deviendra rapidement la Société Civile Sainte-Marie. Fort de sa réputation, l’institution est appelée pour sauver ou créer des maisons d’aliénés ici et là, à Clermont-Ferrand (1836), au Puy-en-Velay (1850), à Nice (1862) et à Rodez (1931).

En 1974, l’Association Hospitalière Sainte-Marie est déclarée à la Préfecture du Puy-de-Dôme. Cette époque voit l’arrivée massive de personnels laïcs, les soins se professionnalisent, les médecins- chefs développent de nouvelles activités (pédopsychiatrie, ateliers occupationnels, cliniques…). L’asile laisse peu à peu place à l’hôpital psychiatrique, lieu de soins. L’AHSM étant attachée au parcours de vie des malades, et puisque ses établissements ne sont plus des lieux accompagnant le patient tout au long de sa vie, des solutions doivent être trouvées : les premières structures médico-sociales (maisons de retraite, maisons d’accueil spécialisées, centres d’aide par le travail…) et les cliniques sont créées dans les années 80.

"La petite source qui a jailli à Saint-Martin l'Inférieur est devenue le fleuve qui arrose les différents lieux de soins de l'Association Hospitalière Sainte-Marie"

« L’œuvre de Sainte-Marie s’est faite avec rien », ou presque…

C’est à cette époque que les Sœurs quittent peu à peu leurs fonctions et déménagent. L’œuvre qu’elles laissent continue toutefois de guider l’AHSM dans ses choix. Pour les citer : « l’œuvre de Sainte-Marie s’est faite avec rien, mais tel le grain de sénevé […], elle est devenue un grand arbre ! D’une modeste congrégation […] elle s’est développée au fil des années, passant du XIXe au XXIe siècle avec la même énergie, la même volonté, la même audace, le même but : tout pour le patient ! L’Association Hospitalière Sainte-Marie s’est façonnée au gré des événements, dans une attention particulière et constante à cet exclu de tous les temps, cet homme blessé en son être profond qu’est le malade mental.

Gustave Flaubert dit : « ce ne sont pas les perles qui font le collier, mais le fil ». L’œuvre de Sainte-Marie est ce fil. Il ne s’est jamais rompu pendant ses 190 ans d’existence. Tout au long de son histoire, mouvementée parfois, traversée de contradictions, d’épreuves douloureuses aussi, l’Association a su mobiliser les énergies, devenir audacieuse et inventive. Elle a résisté, s’est renforcée même au contact quotidien de ces perles que sont les patients. Tels des orfèvres en humanité, que notre travail à tous – quelle que soit notre place dans l’Association – assure, par la rigueur de nos compétences, par une particulière attention, par une écoute bienveillante, la mise en valeur de ces perles, en leur redonnant tout l’éclat de leur beauté originelle. C’est cela, l’œuvre de Sainte Marie. »

Encore aujourd’hui, fortement inspirée de ce riche passé, c’est cette histoire qu’elle continue d’écrire quotidiennement, et qui se poursuivra tant que des personnes fragiles auront besoin d’être accompagnées. En 2020, l’AHSM crée un sixième territoire en reprenant les activités de l’Association Adélaïde Perrin implantées en métropole de Lyon.

Paroles de sœurs

En 2018, l’Association a entrepris un travail de mémoire grâce à la réalisation de films, dans lesquels des sœurs de la Congrégation Sainte-Marie de l’Assomption témoignent et dévoilent des anecdotes de leur vie, dédiée à la religion et à Sainte-Marie :

Bibliographie sur l’histoire de Sainte-Marie

  • « Joseph Marie Chiron 1797-1852 Sa vie son œuvre » de Poillon E.G., 1973
  • « Mère Agnès 1801-1839 » de Poillon E.G., 1969
  • « Un bienfaiteur des aliénés au XIXe siècle, le R. P. Marie-Joseph Chiron, prêtre, ermite, missionnaire, fondateur de la Congrégation des religieuses de Sainte-Marie-de-l’Assomption. Son œuvre philanthropique et charitable en faveur des aliénés (1797-1852) » par l’abbé Zéphirin Gandon ; avec préface de Sa Gr. Mgr Hurault, évêque de Viviers – 23 avril 1930 – Lien vers l’œuvre
  • BONNET, Olivier. Un réseau en action : les hôpitaux psychiatriques privés de la congrégation Sainte-Marie de l’Assomption In : « Morts d’inanition » : Famine et exclusions en France sous l’Occupation. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2005. Disponible sur Internet : Lien vers l’œuvre
  • BONNET, Olivier. “L’œuvre du père Chiron : la fondation de la congrégation Sainte-Marie de l’Assomption et son évolution”, dans Revue du Vivarais, 1997, pp. 237-260 ;
  • BONNET, Olivier. “L’œuvre hospitalière de la congrégation Sainte-Marie de l’Assomption de Clermont-Ferrand des origines à 1945”, dans Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne, octobre-décembre 1998, pp. 285-321.