Avec le recul de ses premiers mois de formation pour devenir Infirmier en Pratique Avancée (IPA), Nicolas Gallien donne quelques explications et conseils quant à la formation et à la manière de l’aborder, pour celles et ceux qui seraient intéressés de passer le diplôme : objectifs, historique, cours et stages, importance du soutien familial…

 

Nicolas, peux-tu te présenter ?

Je suis Nicolas Gallien, actuellement infirmier au sein de l’équipe mobile Personne Âgée. Je suis également en formation depuis septembre, pour devenir Infirmier en Pratique Avancée (IPA).

En quoi consiste la formation ?

Le métier d’IPA n’est pas nouveau. Il existe par exemple depuis 50 ans au Québec, et les formations ont été ouvertes en France en 2018.

Le diplôme est un Master 2. Il s’agit donc d’une formation sur deux ans, car il faut être infirmier pour être elligible, avec une première année de tronc commun, puis une deuxième année spécialisée.

Il existe quatre spécialités : pathologies chroniques spécialisées, oncologie, maladie rénale chronique/dialyse/transplantation rénale et psychiatrie.

As-tu des conseils pour tes collègues qui souhaiteraient devenir IPA ?

D’abord, il faut savoir qu’il y a une première sélection en interne au CH Sainte-Marie. Ensuite, il faut envoyer son dossier à l’université avec un CV et une lettre de motivation. L’un des prérequis est d’avoir déjà travaillé trois ans au minimum en tant qu’infirmier. Ensuite, il est nécessaire d’être à l’aise avec l’informatique et d’avoir des bases solides en anglais.

" Le plus important, c'est le soutien familial "

C’est une formation qui demande énormément d’énergie. L’importance du soutien familial est primordial, car il y a beaucoup de travail personnel à fournir, avec un rythme soutenu. Même si c’est très enrichissant, avoir sa famille en soutien est essentiel. Il y a déjà eu trois abandons (sur vingt étudiants) dans ma promotion depuis le mois de septembre. Le soutien de sa direction est aussi important, afin d’être accompagné partout.

Où a lieu la formation ?

La région propose quatre universités, avec chacune une spécialité : Clermont-Ferrand (psychiatrie), Lyon (oncologie/hématologie), Saint-Etienne (maladie rénale chronique/dialyse/transplantation rénale) et Grenoble (pathologies chroniques spécialisées). Pour la spécialité en psychiatrie, les cours se déroulent à Clermont-Ferrand.

Comment se déroule les cours ?

Cette année, nous étions vingt étudiants pour commencer à Clermont. Ensuite, nous serons quinze pour la spécialité en psychiatrie.

Concrètement, nous avons une semaine de cours par mois et nous sommes détachés une autre semaine, uniquement pour le travail personnel. Les cours ont pour thématiques les sciences infirmières, l’anglais, la pratique clinique, le travail de recherche… Des évaluations sont cadensées tout au long de l’année.

La première année est un tronc commun qui sert à poser les bases de la pratique IPA. Nous effectuons un stage de deux mois dans une structure qui a déjà réfléchi à intégrer un Infirmier en Pratique Avancée au sein de ses effectifs.

Un stage de quatre mois est également prévu en deuxième année, qui doit être fait au sein de notre futur structure, pour moi, le CH Sainte-Marie.

Pour terminer, nous avons un mémoire à écrire en fin d’année.

Pour rappel, c’est quoi un IPA, et quel est son rôle ?

Au quotidien, l’IPA est un lien entre les médecins et les équipes soignantes. Il joue ainsi le rôle de soutien médical et de coopération active. Il travaille auprès des patients, et c’est aussi cela qui m’intéressait.

Concrètement, l’Infirmier en Pratique avancée peut renouveler des ordonnances, faire des consultations pour des patients stabilisés et selon un protocole établi, faire des formations auprès des équipes, participer aux Evaluations de Pratiques Professionnelles…

" Être moteur des nouvelles pratiques "

Il a également un rôle important de recherche en faisant de la veille documentaire pour apporter les dernières recommandations professionnels. Mais il peut également publier des articles à travers un travail de recherche sur le travail clinique effectué avec l’ensemble des équipes. Il est ainsi moteur des nouvelles pratiques.